notre instant T

9 Octobre 2012

Notre instant T, c'est une photographie de la scène que j'ai volontairement observée et mise à l'écrit pour partager avec les parents l'instant de vie en communauté.

10h30 = dehors c'est si mouillé que je fais rentrer les grands, d'habitude ils peuvent rester jouer jusqu'à 11h.Obligée de quitter le pantalon de Tigrou 31 mois, il est trempé, pas de rechange dans le sac, alors il devra rester en couches.

Aussitôt rentrée Nénuphar 30 mois demande pour se laver les mains, elle voudrait bien aller au nouveau lavabo de la salle de bains mais je lui conseille l'évier de la cuisine parce que c'est plus facile pour moi de gérer la colonie quand ils sont tous ensemble. Je lui avance un tabouret.

Tigrou veut absolument monter en même temps sur le tabouret pour se laver aussi les mains, je lui demande d'attendre son tour.

Les bébés sont réveillés, un en haut, l'autre en bas. Ils n'ont dormi qu'une demi-heure ça c'est le top comme ça je vais être tranquille pendant la grande sieste.

J'installe Cacahuette 6 mois dans le siège auto que j'ai rentré ce matin, ça la change de rester sur le tapis de sol. Je me méfie bien de Ouistiti 14 mois qui a découvert la manière de tirer sur les cheveux, puis il se touche les siens et dit aye-aye-aye.

Tigrou a une idée fixe = prendre vite l'assiette de OUIOUI avant Nénuphar. C'est le rituel tous les jours, et justement le rituel c'est que quand on s'est lavés les mains on met le couvert. J'explique que ce n'est pas encore l'heure je n'ai encore rien préparé. Tant pis, Tigrou s'assoit par terre à côté de l'endroit où sont rangées les assiettes des enfants...

Bon je m'assois sur le tapis de sol pour jouer aux kaplas avec Ouisititi, il est ravi, à chaque fois que je pose une buchette, il l'enlève, puis il vient poser doucement sa joue contre ma cuisse pour me faire un câlin. Je craque bien entendu, tellement je suis attendrie, et du coup je crie un peu moins fort quand je le vois s'emparer de la souris de mon PC.

Qu'est ce que je vois ? Nénuphar et Tigrou se sont installés à table, chacun sur son réhausseur, chacun son assiette devant lui. Ils n'ont pas l'air de voir qu'il manque des ustensiles comme les couverts, les verres, les serviettes, ils ont chacun une belle assiette. Ils sont prêts...

Cacahuette attend que je la regarde et elle me décoche le plus doux de ses sourires, - après celui de sa maman ou son papa (bien sûr), elle remue poignets et chevilles comme des marionnettes. Je lui donne le grand sac à provisions pour qu'elle essaie d'attraper les anses.

Ah voilà l'heure de réchauffer le repas.

Si je veux faire passer de la communication dans les familles, il faut donc que je décompte ce temps comme du travail et l'intégrer dans ma journée.

C'est pour ça que je fonctionne un peu suivant la méthode Steiner, il n'est pas le seul à préconiser le jeu libre. Il suffit de la présence effective de l'adulte pour veiller à la sécurité, mais affirme que l'enfant gagne beaucoup à s'inventer lui-même ses jeux en fonction de ses envies de l'instant. L'adulte ne doit pas demander à l'enfant de jouer plus comme ci ou comme ça.

Mais je conserve cependant mon atelier journalier pour faire découvrir mes façons de jouer aux touts-petits.