3 Décembre 2012
c'est comme si je conduisais une ambulance quand je fais un accueil avec un bébé terrorisé qui ne supporte pas que je le pose et hurle à la première seconde comme si on essaie de l'étouffer.
comme c'est difficile.
en vérité, je pose le bébé et je le laisse hurler par moments, parce qu'il faut qu'il se rende compte que pleurer ce n'est pas mortel. donc je crispe les sourcils mais je montre une mine détendue. c'est à moi de dédramatiser.
et finalement, après plusieurs journées d'essai, le bébé accepte enfin de nous laisser entrer dans sa blogosphère, il nous fait des sourires, enfin, plus à moi, il se met à discuter grâce à un flacon de produit pour la toilette, et d'abord lové dans mes bras, il commence à se détacher de mon refuge, il veut bien s'arreter de pleurer et regarder les autres enfants, puis il ne refuse pas de serrer un petit jouet, le porte à la bouche.
moi je m'assouplis pour désserrer mon étreinte, je vise à le déposer au sol. quand je le dépose je place un point relai physique entre nous, je lui caresse la tête, ou je lui tiens une main, ou je le touche avec ma jambe.
il me surveille pour être sur que je ne pars pas.
pourvu que personne ne me dérange à ce moment sinon c'est fouttu, tout à recommencer.
et bien sûr cela se produit et on recommence tout.
ce bébé doit être rassuré sur mon attachement, il veut vérifier si je vais bien intervenir quand il en aura le plus besoin.
moi je lui parle pour lui donner confiance en lui, j'essaie de dédramatiser par le ton.
ça y est il me regarde dans le miroir, je lui fais coucou avec le sourire, puis avec la main. il se retourne pour vérifier que c'est bien la même personne.
je peux le poser au milieu du tapis de jeu, mais moi je ne peux pas partir, je dois jouer à côté de lui, et parler aussi aux autres qui ne doivent pas se sentir abandonnés.
finalement après un bon bib il s'endort dans mes bras et je le dépose doucement dans son lit.
mais il ne dort pas profondément il est sur ses gardes et ronchonne surement après moi. moi je suis sur le pc et je l'écoute. je veux lui apprendre le lâcher-prise, et je sais que je vais y arriver.
mais en tout cas je ne mangerai pas avant 14h30 ce midi-là.