le monde à l'envers

18/04/2012 13:03

un agrément pour 4 accueils simultanés : pas possible ! pfffffffffffffff !!! en règle générale tous mes interlocuteurs s'exclament et me plaignent de vivre des si pénibles moments.

peut-être que dans mon dos ils disent que je ne fais ça que pour le fric et d'ailleurs ils trouvent que c'est bien trop pour une qualité d'accueil.

ceux qui passent par la case nounoupascale ne le pensent pas, ils auraient plutôt tendance à déclarer exactement le contraire, en tout cas c'est ce qu'ils cochent dans mon enquête qualitative en fin de contrat. on peut aussi imaginer qu'ils écrivent uniquement les choses qui me font plaisir, alors il faut se poser la question de savoir pourquoi ils ont envie de m' être agréable ?

vous vous rappelez quand vous avez passé d'excellents moments, avec une bande de copains, il émanait dans la pièce comme une sensation étrange et plaisante de faire comme un tout dans le mélange des différences, en réalité, les différences étaient gommées, avec vos amis vous étiez -jeunes et beaux- réunis par une musique, un livre, un film, une fête, ou peu importe, et ça vous faisait du bien.

Quand les enfants partagent des moments collectifs, ils essaient d'être à la hauteur de leurs camarades, ils sont heureux d'avoir leur place au milieu d'eux, et déjà aussi petits ils ressentent cette sensation d'être bien. on ne peut pas ressentir ce bonheur si on reste seul. et si on est beaucoup, c'est démultiplié.

hoppopop ! je m'éloigne.

l'article aujourd'hui, je vis le monde à l'envers.

moi je panique quand je n'ai qu'un seul enfant en accueil !!!!

comme ce matin, quelle horreur, en plus c'est un grand qui va entrer à l'école en septembre, très ouvert, qui parle énormément et bien, mais qui a beaucoup de mal à se fixer sur une activité en groupe, seul ce n'est même pas la peine d'y penser.

Alors ?

Je tente une expérience que j'ai lue à plusieurs reprises mais pas encre éprouvée :

c'est avec de la maïzéna, 2 tasses, j'ai préparé 180 ml d'eau et délayé du colorant alimentaire, mais il faut ajouter l'eau proportionnellement à la taille de la tasse de maizéna, vous verrez par vous même, moi je n'ai pas tout mis.

cet enfant aime les mots, je lui dis maïzéna et il aime bien la consonnance, je sais qu'il va se faire un devoir de répéter tout à ses proches. donc je lui donne de quoi mouliner.

il faut mettre le tablier car le colorant de ce moment tâche, et ce n'est pas gagné. il n'aime pas ça du tout et d'ailleurs il va vouloir l'ôter rapidement, ce que je vais accepter. il est engoncé, et en plus il n'aime pas mettre les mains dans le caca, tout le programme que j'ai prévu !

mais c'est du caca agréable, doux comme du sucre glace, et d'un seul coup dur comme du caramel, si on essaie de le couper, il goutte et dans la seconde il se solidifie.

du coup j'ai donné à mon illustre physicien un couteau en plastique, une fourchette, une gouge de sculpteur, et il a fini par oser toucher avec les doigts, de son plein gré car je ne pensais pas qu'il en soit capable.

l'acivité a duré dans les 10 mn, c'est déjà incroyable qu'il s'y soit intéressé, avec d'autres je pense qu'elle aurait duré plus longtemps. avec celui-ci c'est un succès par rapport à ses critères.

Mais il va falloir qu'il s'invente des jeux tout seul car je n'ai pas l'intention de jouer avec lui toute la matinée, il va falloir qu'il s'ennuie au point d'arriver à se trouver des occupations et d'assumer la solitude. c'est comme ça, tout le monde est à l'envers !