la vie professionnelle d'une assistante maternelle qui pose des questions et cherche des réponses
13 Septembre 2011
Merci aux personnes qui laissent des coms, ça me donne l'occasion de
réfléchir, de me remettre en question, de revoir des a-prioris, en un mot de progresser.
Là il s'agit de ce que je pense des comportements de mes employeurs, parents des enfants que je garde.
En particulier au sujet des dépassements d'horaires ou des oublis, des manques quand on aurait besoin d'un petit arrangement pour une absence, etc.
ça arrive très souvent aussi chez moi. et
des fois je suis folle de rage, à l'intérieur mais ça doit se voir, parfois je suis folle de rage mais je le tiens bien caché, et puis des fois j'affiche mon plus grand sourire parce que je suis
dans un bon jour et je suis heureuse de voir que la vie est si belle que j'ai envie de raser gratis jusqu'à la fin de la nuit. !!!!
c'est un peu plus complexe en plus par rapport à moi et mon caractère pas trop facile à cerner. (rien que par moi déjà) = .on ne sait jamais ce qui va me passer par
la tête.
une chose est sure, c'est que si jamais je sens que l'on veut me manipuler, je me cabre et rien de bon à tirer, je vais faire payer au parent -comme à n'importe qui -cette façon de me prendre pour une nouille qui m'aura humiliée au plus haut point et du coup il va falloir me le payer. en espèces sonnantes et trébuchantes et aussi je vais réduire mes services au strict minimum.
pas commode la nounou Pascale.
il faut de tout pour faire un monde : il y a les profils de nounous qui sont bien différents : moi je me suis fixé un objectif de salaire car je me dis que je ne veux pas travailler 50h par semaine pour moins de 1200€ brut mensuels, c'est le minimum. vous trouvez que j'abuse ?
je dois garder donc plusieurs enfants car je ne connais encore personne qui ne m'aie proposé de me donner 1200€ pour un seul enfant.
comme je considère que je vends une prestation de haute qualité (attention, les tarifs risquent d'être bientôt uniformisés) je me dis que je me dois de fournir un service à la hauteur : c'est à moi de prouver qu'ils ont eu raison de me choisir par rapport à une autre. j'établis donc mes tarifs en fonction.
je définis une méthode éducative pour me démarquer et surtout parce que c'est ma nature profonde, je recherche toujours la différence. mais je hais les
profiteurs.
dans ma notion de service, il y a le dépannage, toute la question est là.
maintenant je maitrise un contrat en béton, je sais ce que je dis et je sais ce que je veux parce que je m'y exerce depuis plus de 10 ans. comme un artisan qui pratique son art, moi je suis nounou et ça me va bien.
parfois ça me titille et je me dis que peut-être que j'aurai pu travailler dans un autre domaine pour un salaire bien plus conséquent.
mais il y a aussi l'environnement. le cadre de vie des familles qui influe sur leur comportement, leur domaine professionnel qui implique des horaires fixes ou variables, eux-mêmes ont des comptes à rendre à leurs employeurs et parfois la communication n'est pas simple.
moi je travaille dans mon ambiance que je crée, je ne suis pas obligée de subir des chefs qui sont à l'opposé de mes idées.
Mais du coup nous les nounous- surtout en fin de journée, quand on est bien sur les rotules- on se retrouve un peu en bout de maillon sur la chaine.
on ne peut pas changer les gens, qu'ils soient pingres, étourdis, prévenants, suspicieux, malheureux, profiteurs, abuseurs, on est bien obligés de faire avec. on a le droit aussi de ronronner quand on a des compliments.
quand on prend un accueil on ne sait pas ce qui va se passer, c'est la grande inconnue. c'est bien ça qui nous fait peur, quelles vont être nos relations humaines ?
si je veux gagner mon salaire, il faut que je sache composer avec tous ces gens différents. et avec leurs retards aussi. certains même quand on leur demande de ne
pas être en retard, vont se le permettre. là, soit
la plupart du temps comme on doit se voir au moins 2 fois par jour, au bout de l'année une familiarité commence à s'imposer. et du coup, je suis plus encline à pardonner des attitudes qui me sembleraient inconcevables au préalable.
même si je ne le souhaite pas du tout (je fais la différence entre la relation de travail et la relation affective), c'est plus fort que moi. je vois les bouts de chou qui grandissent et je vois en même temps l'évolution de leurs parents, suivant que c'est leur 1er ou 2ème...enfant. tous ces jeunes couples me rappellent ma jeunesse, moi aussi j' en ai commis des erreurs, et je n'ai pas terminé, je les compare avec mes enfants dans ma tête, en secret, des fois j'ai envie de les prendre sur mes genoux et de les bercer en cachette, comme si je pouvais les aider.car je sais que ce n'est pas facile, la vie.
je vais me vanter un peu - (ça me fait du bien)- mais les plus radins en fin de contrat se lâchent quand même pour reconnaitre que je vais leur manquer. Le petit bonjour tous les matins, le sourire, (toujours je suis capable de demander le divorce avec le sourire), la sérénité de s'en remettre à quelqu'un qui a assumé ses responsabilités, qui a fait preuve de sagesse (un peu et pas toujours) tout au fil de l'année ou des années,
quand à la fin du contrat on remet les pendules à l'heure pour vérifier les comptes et comparer noir sur blanc ce qui a été travaillé avec ce qui n'a pas été payé, ils se rendent bien compte que finalement les comptes étaient bien justes (ça fait peur ça, les sous) et ils ont bien bénéficié de tout ce qui leur était dû.
d'un seul coup on va se dire au-revoir et les plus vilains se rendent compte que la nounou n'était pas si mal que ça et ils le disent en principe : que je vais leur
manquer. comme le temps passe vite, mais des fois ça prend quand même du temps avant de réaliser.
Je crois savoir lire l'estime dans les yeux de mes interlocuteurs, et il n'est pas toujours question d'argent car comme monnaie pour mon travail quand il est estimé à sa juste valeur, (je n'exige pas quand même que l'on se prosterne devant moi), il m'arrive de proposer des accueils gratuits. et oui = aussi.allez y comprendre ?
donc pour ma copine nounou qui souffre des retards constants de ses employeurs et qui va devoir refuser un emploi complémentaire qui l'aiderait bien à joindre les deux bouts, je propose que les fameux employeurs comblent le manque à gagner pour qu'elle ne soit plus victime de leurs retards répétés.
les horaires fixés sur le contrat doivent être respectés sinon elle est en droit de casser le contrat et ne sera pas responsable. voir les prudhommes.