la vie professionnelle d'une assistante maternelle qui pose des questions et cherche des réponses
24 Février 2011
Pourquoi observer ?
L’observation du jeune enfant est un outil de connaissance qui permet d’analyser et de comprendre certains comportements. Elle demande un recul par rapport au travail quotidien et ne s’improvise pas. Elle doit être
programmée et réfléchie et nécessite méthode et analyse à partir d’un objectif préalable bien défini.
Savoir observer
En situation d’observation, l’observateur doit se mettre en retrait de l’action. Regarder et
écouter ne sont plus un but en soi mais un moyen au service d’un projet de compréhension. La prise de notes permet de matérialiser l’objectif de l’observation. Elle oriente l’attention et permet l’étude ultérieure ou la transmission des informations recueillies.
La perception et l’attention sont deux termes particulièrement liés à l’observation.
La perception est permanente. C’est elle qui permet au professionnel de la petite enfance
d’être vigilant et adapté à l’environnement. C’est la base pratique. Utilisée seule, elle n’est
pas efficace car, dans ce cas, on note ce qui est le plus manifeste et donc soumis à une interprétation immédiate. Et cette interprétation peut varier selon la position, l’état affectif et l’expérience individuelle de l’observant.
L’attention permet de focaliser la perception sur un point précis. Dans ce cas, on arrête
d’agir. Regarder et écouter deviennent prioritaires. Le cerveau prend le temps de mémoriser
certains points observés.
En résumé, l’observation doit être :
¨ objective, c'est-à-dire basée sur des données, sur des faits
¨ Neutre (sans implication personnelle de l’observant)
Elle ne doit pas être :
¨ superficielle : on ne doit pas se contenter d’une observation fugitive ou ne comportant qu’un
seul élément
¨ guidée (l’observant ne doit pas s’impliquer dans l’action qui est l’objet de l’observation)
Comprendre les manifestations du bébé et savoir y répondre
Les bébés sont dépendants de l’adulte et vont chercher à entrer en contact avec celui qui en a la charge, pour obtenir la satisfaction de leurs besoins. Ils vont manifester des comportements différents et l’on aura alors tendance à mettre une étiquette sur chaque enfant : facile, difficile, coléreux, têtu, méchant, insupportable, etc.
Ces propos vont enfermer l’enfant dans cette étiquette et l’enfant va se conformer à l’image que l’adulte lui renvoie de ce qu’il est alors que le caractère du bébé se modèle au fil des jours, en fonction des réponses qu’il reçoit à ses demandes :
¨ si l’adulte se montre disponible, cherche à comprendre l’enfant et se sent compétent, la relation sera harmonieuse car l’enfant se sentira compris.
¨ Si l’adulte ne cherche pas à comprendre l’enfant, doute de lui et le dévalorise, la relation sera difficile car l’enfant, n’obtenant pas de réponse à son problème, continuera à manifester son désarroi.
Source : Etre assistante maternelle
le plan d'observation
*Il est important de décrire les faits tels que nous les voyons, avec objectivité.*
Pour en faciliter la compréhension, j’utiliserai comme exemple un comportement observé chez Jonathan.
« Lorsqu’un enfant prend un jouet qu’il lui a déjà appartenu, Jonathan répond par une morsure ou une tape. Ce geste se produit avec la plupart des enfants de son groupe. »
« Tableau de résolution des conflits, jeu d’identification des émotions, faire participer Jonathan aux soins de la victime, lui montrer à bouger ses mains autrement pour s’exprimer… »
Jonathan a trouvé le coin attrayant et l’a remarqué immédiatement à son arrivée. Il a bien respecté les explications relatives à l’utilisation de ce coin. Les premiers jours, il prenait plaisir à aller dans ce coin, il riait et lançait les coussins. Plus les jours passaient, moins il trouvait agréablement d’y être pendant que les autres copains vaquaient à d’autres occupations. Il s’est mis à regarder les livres, les images…
À la fin de la deuxième semaine, Jonathan s’exprimait aux copains lors de conflits, avec des termes illustrés dans le coin et ceux montrés par l’éducatrice. Les comportements agressifs ont diminué de moitié et lorsque ceux-ci se présentaient, il s’excusait et allait se calmer par lui-même dans le coin prévu à cet effet.
Le plan d’intervention ci-haut a été conçu à titre explicatif pour illustrer mes propos. Certains détails peuvent avoir été négligés, il ne vous restera qu’à l’adapter de la façon qui vous conviendra le mieux et de le modifier selon les situations rencontrées. Je pense que cet outil peut être très intéressant lorsque vous avez l’impression d’être désemparé et d’avoir tout essayé. Il vous permettra ainsi de prendre un certain recul et d’y voir plus clair.
Surtout, lorsque vous commencez à perdre un peu espoir, dites-vous : à tout problème, sa solution!
Sonia Leclerc
Éducatrice